Mar 21, 2020 | Cycling East | 1 comment

Vietnam, land of possibilities

The following article has been published in March 2020. Lead by the travel flow and in the will of writting the next articles, we haven’t published its english version yet. We put it online here too so you can enjoy a moment back in the past with us now, using the fonctionality of Google Translate.

[25 oct. – 21 nov. 2019]

On pose le pied pour la première fois en Asie du Sud-Est et à partir de là, toutes les routes sont possibles. Partir vers le Sud pour visiter le Vietnam dans son entièreté ? Rester dans les montagnes du Nord du Vietnam, du Laos et de la Thaïlande ? Aller ou ne pas aller au Cambodge ? Autant de questions qui se posent maintenant.

25 ans plus tôt, Vincent et Véronique, les parents de Xavier, ont voyagé à vélo au Vietnam. On aura bien tenté de parcourir cette route historique vers Dien Bien Phu mais d’autres choix nous ont amenés sur des chemins bien différents.

Indice : c’est au nord du Vietnam que l’on pédalera

Une frontière de plus

C’est bien la première fois que l’on passe une frontière avec une centaine d’autres vélos et bien plus chargés que nous. Cette fois, ce ne sont pas des cyclo-touristes comme nous, mais des locaux qui transportent des marchandises peu contrôlées, de la Chine au Vietnam. Encore une fois, un simple passage de frontière ne nous dépayse pas par les paysages, mais par la culture. Les vendeurs du marché comme l’employé de la compagnie de téléphonie mobile nous abordent dans un anglais tout à fait correct. Après deux mois en Chine où nos contacts en anglais étaient très limités, on se réjouit de pouvoir engager de nouvelles conversations.

A la frontière, les vélos chargés quittent la Chine pour le Vietnam
Des jeunes filles révisent ensemble et nous interpellent. On échange avec quelques mots d’anglais et pas mal de selfies. Quand le bus passe, il est intrigué par la situation et veut aussi poser pour la photo !

Vers les montagnes

Depuis la ville frontalière de Lao Cai, il y a une route qui rejoint directement Hanoï sans aucun dénivelé. Bien sûr, ce n’est pas cette route qui a attiré notre attention, mais une route qui sinuait un peu plus au nord. Dans une montée raide, tout en transpirant à grosses gouttes, on suit la direction du village de Bac Ha, où le tourisme se développe pour la beauté des rizières en terrasse.

Rizières déjà sèches et habitations en bois

Le marché du dimanche matin attire également touristes et locaux. C’est le centre culturel des Hmong au Vietnam, peuple séparé entre Chine, Thaïlande et Laos. On passe la nuit dans un gîte tenu par une jeune famille. Le soir, la table du dîner se couvre de petits plats qu’on partage avec une famille de français et des touristes vietnamiens. On découvre les maisons en bois sur pilotis. Le seul étage de la maison est traditionnellement constitué d’une grande pièce partagée par tous.

Dinh thự Hoàng A Tưởng, où l’histoire et le monde contemporain se mèlent
Sur le marché de Bac Ha, haut en couleurs

Toutes les routes ne mènent pas à Hanoï

On s’engage sur une petite route sinueuse, qui monte et qui descend dans une végétation de plus en plus dense et qui doit nous faire traverser la montagne jusqu’au village suivant. Mais à force de s’enfoncer et de chercher toujours plus petit et isolé, on tombe sur une zone de travaux, l’idée du chantier étant de refaire la route qui monte au col. De la boue sur un kilomètre puis on fait demi-tour car on ne pourra pas faire 500 mètres de dénivelés dans ces conditions. On ne le regrette pas puisqu’il se met à pleuvoir des cordes au moment où on passe devant un petit restaurant qui sera notre abri pour un peu plus d’une heure.

Un demi tour s’impose
Premiers buffles au Vietnam, encore boueux à la sortie des rizières

Les paysages verts et encore humide des pluies nous ravissent. Bien sûr, on retrouve beaucoup de cultures de riz mais aussi des forêts. Les vallées s’enchaînent encaissées entre de belles montagnes.

Dernière baignade en rivière avant les avertissements de Véro sur les parasites !
Vue depuis la route
Rizières en terrasse en début de saison sèche

Après les montagnes, on arrive dans la plaine. Un peu partout, il y a des collines abruptes en roches, qui paraissent bien difficile d’accès. On retrouvera ce type de paysage un peu partout en Asie du Sud-Est.

Les célèbres chapeaux vietnamiens dans les rizières
Les chemins sinueux à travers les rizières

Hospitalité interdite

C’est au bord d’un lac (ou bien d’une large rivière – question de point de vue) qu’on continue. On s’arrête à chaque vendeurs de nems et de temps en temps pour un café. En Chine, on ne trouvait plus de lieux où les gens se réunissaient pour jouer au cartes ou partager une boisson. Au Vietnam on voit réapparaître de jolis cafés et bars. Un soir, à l’heure de chercher le campement on passe devant un mariage. Ce n’était pas le premier qu’on voyait en bord de route : de larges tonnelles blanches et pleins d’invités et d’enfants partout autour. Bien sûr, on nous fait de grands signes et on nous invite à nous asseoir.

Un mariage vietnamien vu de l’extérieur…
…puis de l’intérieur !

On se retrouve à table avec quatre hommes qui, comme tout le monde autour, ne parlent pas anglais. L’un d’eux maîtrise la communication vocale via Google Translate et on communique avec lui au sujet du mariage et des traditions. Puis il nous invite à venir chez lui et on pousse les vélos un kilomètre plus loin. On rencontre ses parents, sa femme, leur fils et des amis. Clairement, ce n’est pas une famille fortunée. Pourtant, ils n’hésitent pas à nous montrer un maigre coq qui sera transformé en repas du soir.

Le repas se prépare chez notre hôte de la soirée

On demande si on peut poser la tente dans le jardin et notre hôte accepte. Un peu plus tard, il parle de la police et laisse comprendre que c’est un peu compliqué. On était tellement fatigués après la longue journée et la soirée au mariage, qu’on avait plus du tout envie de bouger alors on ignore leurs réticences et on pose le camp. Une heure plus tard, deux policiers arrivent avec un homme qui parlait anglais. Ils nous explique que nous n’avons pas le droit de dormir chez les locaux et que c’est la loi. A 23h, on pli le camp et on suit les scooters des policiers jusqu’à l’hôtel suivant où nous sommes autorisés à dormir. Huit kilomètres de nuit mais sous bonne escorte nous conduisent à l’auberge la plus proche. Autant dire qu’une fois de plus on réalise le pouvoir des gouvernements autoritaires.

Le lendemain, toujours au bord du lac

Voyage culinaire

Nous avions quelques attentes sur la nourriture vietnamienne. Dans les dernières dures ascensions en Chine, on avait écouté des podcasts comme Bouffons, qui nous ont donné l’eau à la bouche. On était simplement contents de retrouver des choses aussi simple qu’un sandwich : le banh mi paté, un mélange de France et de Vietnam. Cependant on a gardé en tête le bun et le pho qu’on trouvait dans les restaurants vietnamiens en Europe et on a été déçus en goûtant les premiers dans les petits villages de montagnes, moins riches et moins garnis. Les deux sont des soupes de fines nouilles de riz avec quelques herbes (coriandre, etc.) et un peu de viande. C’est à Hanoï que l’on retrouvera les goûts et les saveurs associées à la nourriture vietnamienne. Notre préféré restera le bun cha. ce qu’on apprécie aussi beaucoup, c’est le café et on peut en trouver partout. Il a un goût particulier, un peu chocolaté, qui est obtenu à la torréfaction avec du sucre ou d’autres additifs.

Premier café dans un café depuis fort longtemps

Entrée dans Hanoï

Depuis le début de notre voyage, nous craignons le trafic des abords des grandes villes. Hanoï, capitale d’un pays de 97 millions d’habitants nous impressionne. Pourtant à l’aide de maps.me, on suit des petites routes sans trafic puis une longue digue qui suit le fleuve. Bien sûr, il y a des maison partout et des styles architecturaux recherchés, même si parfois un peu « too much ».

Partout au Vietnam – même à la campagne – on retrouve des maisons étroites et hautes
On pédale sur la digue qui nous emmènera vers Hanoï…
…en croisant les locaux qui vont travailler ou faire des courses

Hanoï, la ville de nos plaisirs culinaires

On n’arrive jamais à vélo dans une capitale sans un but précis et ici l’idée est de faire nos visas thaïlandais (afin de pouvoir y rester deux mois) et faire faire un service à nos deux vélos. On passe quelques jours dans une auberge de jeunesse au centre de la ville et on visite à pied tout en s’arrêtant pour goûter de petites choses ici ou là. Un soir par hasard, on voit deux filles en vélo de voyage. On les abordent alors qu’elles s’arrêtent près de nous. Eva et Mari viennent des Pays-Bas et ont fait une route assez similaire à la nôtre. C’est drôle de penser qu’on a traversé les montagnes du Pamir à peine deux semaines d’écart. On passe également une soirée avec Adele, une vietnamienne originaire d’Hanoï qui aime parler de son pays et de sa culture. Elle nous emmène sur les cafés typiques en bord de voie ferrées. Puis on est invités en Couchsurfing chez Constant, un ingénieur civil franco-grec. Il vit avec sa copine vietnamienne dans le quartier des expats. Là on craque pour du Morbier et de la Fourme d’Ambert à étaler sur des bonnes baguettes françaises. Toutes ces rencontres nous font réfléchir sur la suite de notre voyage et puis aussi l’après voyage.

Pédaler dans la circulation des grandes villes
Au bord du lac, on apprécie la vue sur les immeubles de la ville

Première vision du Pacifique Ouest !

Depuis Hanoï, on prend un train pour Haiphong et éviter de sortir de la capitale sur des grands axes. Un peu compliqué de comprendre toute la démarche pour acheter les tickets de train et les tickets pour les vélos, mais une fois devant le train, on n’a qu’à faire glisser les vélos chargés dans un wagon réservé aux deux roues. Après deux heures de train et un très bon café en terrasse, on remonte en selle pour rejoindre l’île de Cat Ba. Cette destination s’est développée pour les backpackers et pour les touristes qui cherchent un peu plus de nature. Les vues sont les mêmes que sur la célèbre baie d’Halong, mais pas la place pour de grands complexes hôteliers et on peut encore profiter de la plage. Bien sûr, ça grouille de touristes, mais à la vue des paysages on comprend pourquoi.

Dans le train, un wagon entier est réservé aux motos. Une chance pour nos deux vélos chargés !
En attendant le ferry qui nous emmène sur l’île de Cat Ba, des vietnamiennes s’amusent autour de nos vélos
Camping sur Cat Ba, vue sur les bateaux de marchandises
Le soir, au bord du port, on finit le fromage avec du bon pain et une bouteille de vin rouge. La vie est belle !

Le lendemain on part une journée dans la baie de La Han pour profiter de la vue, nager dans les eaux claires du Pacifique et faire un tour de canoë en traversant des grottes. C’est ce jour-là qu’on rencontre Manon et Marco, un couple franco-italien, de retour d’un an de PVT (permis vacances-travail) en Australie. L’idée d’y aller nous traverse la tête mais le pays manque cruellement de montagnes pour attirer Xavier.

Villages flottants
Balade sur la montagne aux singes. Voyez-vous les singes sur la photo ?

Reprendre la route sur la terre ferme

De retour à Haiphong, on passe au magasin de vélo. Et oui, les réparations faites à Hanoï avaient créé de nouveaux problèmes. On passe la nuit dans une école d’anglais qui héberge professeurs et touristes de passage. Les jeunes locaux y viennent afin d’apprendre l’anglais avec des locuteurs natifs ou bilingues. On est surpris de voir le nombre d’écoles de ce type dans toutes les villes vietnamiennes traversées. Apprendre l’anglais en Asie du Sud-Est est une source d’opportunité pour l’avenir.

On prend plusieurs bacs pour traverser les rivières
Dans ce pays, on transporte n’importe quoi, mais vraiment n’importe quoi !

Ninh Binh, entre collines abruptes et rivières souterraines

La route qui nous conduit à Ninh Binh est bondée de scooters et de camions. Comme on est partis tôt et qu’on veut en finir vite, on décide d’avancer. Cette journée de 120 kilomètres sera la plus longue de notre voyage (pour l’instant). La région de Ninh Binh est connue pour ses formations rocheuses incongrues, où s’engouffre la rivière. On découvre la région en bateau conduit avec beaucoup de force par une femme vietnamienne au grand sourire. De retour sur terre, on fait le tour des temples dans une petite balade à vélo.

Depuis le bateau
Traversée des grottes
Au sommet des collines, il y a parfois des temples accessibles par un long escalier

En dehors des sentiers battus par les touristes

Sur la route vers notre prochaine hôte, on s’arrête dans une cathédrale chrétienne de style vietnamien. Après l’interdiction des religions en Chine on est surpris de revoir autant d’églises. On passe deux nuits chez Chi et sa maman, qui nous gâtent et nous cuisinent de bons petits plats. On y mangera les meilleurs nems de notre voyage ! Chi nous impressionne par son indépendance et sa persévérance. A 20 ans, elle est partie seule pour 6 mois avec un vélo de qualité moyenne et des sacoches faites maison. Maintenant elle travaille en tant que traductrice pour économiser et pouvoir repartir.

Paysage de campagne
Échauffements du matin

En partant, Angélique sent que sa roue arrière freine et après une pause elle découvre que sa jante est cassée. Il faudra la remplacer pour pouvoir continuer en toute sérénité. Dans la ville suivant, on organise le remplacement de la jante alors qu’on dort chez Dylan, un américain qui travaille dans une autre école d’apprentissage de l’anglais. On y rencontre des enfants pleins de talents avec l’envie de voyager en Europe. Une fois de plus, on est confronté à un petit groupe d’expatriés qui ont choisi de partir travailler à l’étranger pour vivre une nouvelle expérience. L’étranger on connaît bien après presque un an de voyage et l’expérience du travail on l’a eu en Allemagne, pourtant on se pose la question de repartir. L’idée du PVT est restée là en quelque part dans notre esprit et puis on nous parle de la Nouvelle-Zélande. Angélique a toujours rêvé d’y aller depuis qu’elle a vu le Seigneur des Anneaux, mais la distance l’a toujours repoussée. En cherchant un peu Xavier se rend compte des possibilités et offres de l’Île et qu’il devrait pouvoir s’épanouir autant professionnellement que en montagne. C’est tentant, maintenant qu’on s’approche du continent océanien, pourquoi ne pas y poser le pied ?

Le sourire que l’on reçoit si souvent

En reprenant la route, on est content de sortir des routes à fort trafic. On roule sur la Ho Chi Minh Highway, qui sillonne dans les campagnes.

Bien choisir son emplacement de camping
L’homme le plus heureux du monde : grand sourire pendant deux heures, de notre réveil au moment ou on quitte le campement

On apprécie beaucoup le Vietnam mais on sent bien que même au fond des petites campagnes peu touristiques, le prix du café peut quadrupler parce que nous sommes blancs et on est toujours déçu de la réactions des locaux. Heureusement que ce n’est pas toujours le cas. On a également eu de très bonnes surprises et de bons moments partagés avec les gens autour de nous.

La dernière boulangerie visitée au Vietnam

Un mois au Vietnam est vite passé et nous n’avons pas eu le temps de descendre visiter l’ancienne ville impériale de Hue ou de voir les lumières de Hoi An, encore moins de voir Saigon. Peu importe, on sait bien qu’on ne peut pas tout visiter et les rencontres faites sur la route valent n’importe quel lieu touristique.

Bien choisir son itinéraire
Peu avant la montée vers le Laos

On s’habitue vite au relief plat mais on retrouve une jolie route de montagne qui nous mène vers le poste frontière. Curieux de découvrir un nouveau pays, on arrive au Laos. Pourtant notre esprit est ailleurs et se demande s’il est envisageable de continuer l’aventure en Nouvelle-Zélande. L’avenir seul nous le dira !

1 Comment

  1. Merci de tout coeur pour ce reportage
    Prenez bien soin de vous
    On vous aime de

    Reply

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