Avr 27, 2020 | Vers l'Est | 0 commentaires

De la frontière à la famille

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Notre passage en Thaïlande fut marqué par les temples, que ce soit pour une visite spontanée, pour une demande d’hospitalité ou dans le cadre d’un recueil prolongé. Nous pédalons de la frontière du Cambodge jusqu’à Phitsanulok en une dizaine de jours où nous retrouvons la famille de Xavier. Avec un peu de chance, ces passages spirituels auront permis d’élever notre âme et nettoyer l’emprunte d’un an de vagabondage à vélo avant les retrouvailles avec maman.

Ils sont passés par ici, ils repasseront par là

Duty free

On quitte le Cambodge sous des aires de Las Vegas. Les 100m de rues entre les postes frontières des deux pays ont été envahis par les casinos. Les jeux d’argent et casinos sont interdits en Thaïlande et au Cambodge et les maisons de jeux ont profité de cette espace, libre de la juridiction des deux pays, pour s’installer. Mais en dehors des effets de lumière, ça ne nous intéresse que très peu et une fois les formalités passées on repart vite sur la petite route, à gauche.

On a bien cherché et on a fini par en voir

Rencontres et échanges

On a rendez-vous avec Di, une hôte Warmshowers contactée au travers du site internet, une dizaine de kilomètres après la frontière. Di accueille la plupart des cyclistes passant par la frontière, dans un sens ou dans l’autre. Son profil est impressionnant, tous les retours sont très positifs. C’est la première fois que l’on trouve une affiche avec notre nom dessus pour nous indiquer le chemin. On ne passe qu’une nuit avec Di mais nous aurions pu rester plus longtemps fort de cette belle introduction à la Thaïlande.

Un accueil parfait

On prend le temps le matin et ne partons que vers 13h (exactement quand il fait chaud, mais sans regret). La journée se fait essentiellement le long de l’autoroute, et il n’y a rien de très intéressant pour poser le camp. On se décide alors à demander dans un temple. Il y toujours beaucoup d’espace dans les temples et trouver un endroit pour la tente n’est pas un problème.

Notre première nuit sous le regard de Bouddha

Les moines du temple nous apportent du riz et des gâteaux au réveil. Ils n’insistent pas pour discuter plus, mais la gentillesse du geste fait plaisir à voir.

On se lance pour rejoindre Chad à Phanom Sarakham (on est vraiment proche de Bangkok), que l’on a contacté au travers de Couchsurfing. C’est un petit détour mais ce n’est pas grave. Nous n’avons pas pu échanger avec des hôtes depuis le Vietnam et ces rencontres et échanges nous manquent.

Rouler une deuxième journée le long de l’autoroute ne nous enchante guère et très vite on la quitte pour tenter les petites routes parallèle. C’est un très bon choix. Le réseau routier en Thaïlande est excellent et même les petites routes sont bien goudronnées.

A la vue de cette forêt, on se croirait presque en France

Chad est américain et enseigne l’anglais depuis plusieurs années auprès des jeunes. Il nous propose de rester une nuit de plus et surprise demain c’est le 31 décembre. Mais conformément à notre programme on reprend la route le matin. Advienne que pourra pour la soirée du nouvel an.

A 21h au lit pour nouvel an

On avait déjà vu des photos d’autres cyclistes en Thaïlande mais on est tout contents de trouver notre premier stand de sushis sur le marché. Ceux sont toujours les mêmes que l’on retrouve dans les différents marchés aux quatre coins de la Thaïlande. Ce ne sont pas les meilleurs sushis du monde mais ça fait parfaitement l’affaire pour un repas de midi.

A nouveau nous entrons dans le parc d’un temple et demandons aux moines si nous pouvons poser la tente dans un coin. Le camping sauvage n’est pas dur en Thaïlande. En étant un minimum caché, personne ne s’en offusquerait. Mais les temples présentent un autre avantage majeur : la douche. Il fait très humide et de plus en plus chaud, se coucher sans se laver devient désagréable et on privilégie le luxe de la douche.

Notre gardien pour Nouvel An

Il y a un petit marché dans l’enceinte du temple. En quête d’une douceur pour le nouvel an, Xavier y fait un tour. Il n’y a rien de très appelant mais quelques minutes plus tard l’une de fille du stand vient nous voir. Elle fait aussi un peu de vélo et est ravie de pratiquer son anglais. Elle est tellement contente de nous rencontrer, qu’elle ramène son mari et nous offre un sac plein de fruits du jardin. Ce sera notre premier nouvel an a tous les deux sans fête mais une preuve de gentillesse comme celle-la nous met de bonne humeur pour la soirée.

A que ça ne tienne, notre amie revient de bonne heure le lendemain pour nous revoir. Elle avait compris que nous partions tôt pour pédaler avant les grosses chaleur et tenait à nous offrir une boîte de biscuit. C’est une année qui démarre bien !

On réussit tout de même à partir avant 9h mais on ne fait pas 15km que l’on s’arrête déjà. Il y a des stands de moules le long de la route. Pour Xavier c’est un signe, pas le choix il va falloir en prendre pour le 1er de l’an. Et voilà, il est 9h30 et nous mangeons des moules comme 2ème petit déjeuner. Et bien, elles sont très bonnes et ça passe tout seul !

Les premiers temples Siam

On pédale une bonne journée de plus de 100km pour atteindre la vieille ville historique d’Ayutthaya. Les temples des rois Siam ressemblent à leurs cousins Khmers. Mais ce n’est pas étonnant, à la fin du 12ème siècle toute la zone du futur royaume d’Ayutthaya faisait partie du royaume Khmer et c’est sans surprise que l’on retrouve une influence quelques siècles plus tard dans le style architectural.

Ça reste le plus gros animal à côté du quel on a pu pédaler

Le parc historique de la ville, entouré d’eau est très joli et on prend une journée pour le visiter.

La fameuse tête de Buddha coincée dans les racines de l’arbre. Sans doute l’élément le plus photographié du parc.
Pour marquer leur prière, les pratiquants recouvrent les statues de Buddha dans les temples d’une pastille dorée.
L’utilisation des éléphants est un sujet à polémique en Thaïlande et malheureusement ils restent l’objet d’un marché important dans le tourisme

Singes et spectateurs, ou l’inverse

Notre prochaine destination est Lopburi et ses fameux singes. Le temple au centre de la ville est connue pour les hordes de singes en ayant pris possession. La réputation de la ville n’est pas usurpée, c’est bien des dizaines et des dizaines de singe qui sautent et courent sur les murs du monument mais aussi des bâtiments autour de la place, traversant sur la route, le rond point et les véhicules présent.

On repart le lendemain matin après quelques singeries.

On aura jamais mangé autant de riz

Les provinces du centre de la Thaïlande ne sont pas les plus intéressantes pour le vélos. Les rizières en eau sont belles mais le reste est assez monotone. Après des semaines de plats, les montagnes manquent fortement à Xavier et on en est à rechercher les petites bosses. Un peu de patience et nous serons bientôt dans les montagnes du nord de la Thaïlande.

On trouve de plus en plus de fontaines à eau au fur et à mesure que l’on roule et ça nous ravit. On a toujours évité au maximum d’acheter des bouteilles plastiques d’eau tout au long du parcours et ces fontaines nous permettent de recharger nos gourdes facilement. Nous ne sommes pas les seuls à les utiliser. Il n’est pas rare de voir des gens recharger leur bidons de 20 litres avec.

1 litre pour 1 baht

Un accueil inattendu est souvent un accueil chaleureux

Malheureusement ce soir nous arrivons à court d’eau et nous demandons à un restaurant si nous pouvons remplir. Il s’avère que la fille à qui Xavier demande ne fait pas partie du restaurant mais passait juste par là. Elle nous amène toutefois chez elle pour remplir à leur fontaine. On est introduit à toute la famille et très vite nous sommes invités à rester pour la soirée et la nuit. Nous ne voulons pas forcer la chose et disons que nous dormons au temple pas loin mais la maman insiste pour que nous revenions au moins prendre le repas avec eux.

Encore une fois nous sommes témoins de la gentillesse des gens. Nous repartons en direction du temple, où nous n’avons pas encore demandé, mais sans surprise ce n’est pas un problème et nous dormons dans l’une des salles du temple, la grande salle du Dharma. La maman et la fille reviennent vite nous voir en voiture pour vérifier que nous sommes bien installés et pour ne manquions pas le rendez-vous après s’être douchés. On passe une très bonne soirée en leur compagnie. Les cinq filles de la famille sont revenus vers la maison familiale, accompagnées de leur mari et parfois de leurs enfants.

On trace encore deux jours pour arriver chez Chris, un anglais installé depuis plusieurs années en Thaïlande. Il était d’abord professeur de plongée dans la région de Phuket et est installé maintenant proche de Phitchit. Cris possède une belle propriété et à construit une chambre d’amis avec un grand lit double, climatisation et une salle de bains privée. C’est le luxe ! On profite de notre avance pour bien dormir et se reposer avant de terminer le trajet jusque Phitsanulok.

La gare de Phitsanulok

Ça y est nous y sommes, la gare de Phitsanulok. Mais il faut attendre encore un peu, la famille et les vélos voyagent séparément. Après avoir récupérer ces derniers, Xavier tue le temps en les graissant. On gagnera du temps plus tard (apparemment). Puis le train de Chiang Mai entre en gare. C’est pleins d’émotions que l’on se retrouve, puis plein d’excitation que l’on partage les plans pour la suite du voyage ensemble dans le nord de la Thaïlande. Affaire à suivre.

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